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Les vies de Salagon
Au fil de 2000 ans d’histoire, le site de Salagon a connu toutes sortes d’usages : habitat néolithique, ferme gauloise, villa gallo-romaine, basilique funéraire dans l’Antiquité tardive, prieuré bénédictin, résidence de campagne, puis une ferme à nouveau, jouxtant l’église rendue au culte et classée Monument historique en 1922…
Après la Seconde Guerre mondiale, pendant laquelle l’armée italienne réquisitionna l’église pour en faire une écurie, il fallait être visionnaire pour imaginer qu’un musée pouvait naître ici, trente ans plus tard…
Pierre Martel, père fondateur
En 1953, l’abbé Pierre Martel, curé de Mane, fonde l’association Alpes de Lumière. Objectif : l’étude, la sauvegarde et la mise en valeur du patrimoine bâti, naturel et culturel de la haute Provence, incluant les savoir-faire locaux, architecturaux, domestiques ou environnementaux. À cette époque, le monde paysan est peu considéré.
Les campagnes se vident, en haute Provence comme ailleurs. Pour conserver, valoriser et transmettre aux nouvelles générations une culture rurale qui disparaît, Alpes de Lumière réunit témoignages, archives, photos, objets… Un fonds à l’origine des collections du musée.
Naissance d’un musée
Sous l’impulsion de Pierre Martel et de l’association, un projet culturel se dessine pour l’avenir de Salagon. En 1981, la commune de Mane engage sa concrétisation en rachetant le site au dernier propriétaire. Alpes de Lumière ouvre au public un Conservatoire ethnologique de la haute Provence, qui préfigure le musée d’aujourd’hui.
Cette même année 1981, le site de Salagon est entièrement classé Monument historique. Un nouveau chapitre de réhabilitation commence, il s’étendra sur une quinzaine d’années avec le concours de la commune, du Département (qui deviendra propriétaire des lieux en 1984), du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d’Azur, du Ministère de la Culture. L’archéologue Guy Barruol, président de l’association Alpes du Lumière, porte le projet de restauration des bâtiments.
Entre temps, le musée de Salagon est officiellement créé, les jardins ethnobotaniques voient le jour. Quelques années avant leur création, Pierre Lieutaghi avait fait un inventaire des plantes de la pharmacopée populaire en haute Provence (dans le cadre d’un appel d’offre du Ministère de la Culture sur les savoirs naturalistes populaires.
En janvier 2000, le site dans son intégralité est repris par le Département des Alpes de Haute-Provence. Cela permet la professionnalisation progressive du musée, qui obtient en 2002 le label « Musée de France ».
Il fallait être visionnaire pour imaginer qu’un musée pouvait naître ici, trente ans plus tard…
Le jardin des simples et des plantes villageoises
Ce petit jardin rassemble la flore utile de base de la société traditionnelle en haute Provence, celle des lieux habités, des jardins domestiques, du bord des chemins, des champs cultivés et des friches pâturées. Il s’agit ici des plantes communes que l’on rencontre lors des périples quotidiens, de la bergerie aux pâtures, de la maison à l’école ou au bois.
C’est là que l’on cueillait les remèdes de premier secours mais aussi les salades des champs et autres légumes de ramassage. C’est là que les enfants fabriquaient leurs jeux éphémères. C’est là que les anciens transmettaient leurs connaissances, par le geste et le récit.