Product Description
Parc Naturel Régional de la Vallée de la Rance et de la Côte d’Emeraude.
- NATURE
Géologiquement, le territoire est « une pépite ».
On peut dire qu’à l’échelle de la moitié du nord de la région Bretagne, trois unités se succèdent très nettement d’est en ouest : la Baie du Mont Saint-Michel, la Côte d’Emeraude, et la Baie de Saint-Brieuc.
La série de la Rance (micaschistes, gneiss, migmatites) représente sans doute la plus complète et la mieux exposée des séries métamorphiques françaises ; les grès roses d’Erquy-Fréhel, les granites du Hinglé-Bobital, Lanvallay et Lanhélin, le dense essaim filonien de dolérite et les faluns du bassin du Quiou-Tréfumel viennent compléter la remarquable géodiversité du territoire du Parc.
Le territoire comporte des espaces à l’intérêt écologique fortement reconnu.
L’occupation du sol dite « naturelle ou semi naturelle » représente 18,9% de l’occupation du sol du territoire (matrice agricole : 66,7%, urbanisation : 14%). Le positionnement du territoire, entre une façade littorale longue de 265 kilomètres et un arrière-pays aux conditions géologiques, climatiques et de reliefs variées, est à l’origine d’une grande diversité de milieux naturels.
Reconnus pour la plupart au niveau national voire international, ces milieux naturels constituent pour certains des sites d’hivernage, de reproduction ou bien de migration pour des espèces d’importance patrimoniale majeure : herbiers à zostères, landes littorales du Cap Fréhel, estuaire de la Rance, milieux forestiers, marais de Châteauneuf, prés-salés atlantiques, bancs de maërls, etc.
Les interfaces terre-mer – interpénétrations des milieux maritimes et terrestres – contribuent largement à expliquer la diversité et la richesse d’un patrimoine naturel parfois d’intérêt européen.
La Rance représente un secteur majeur en termes d’hivernage, de nidification et de migration des oiseaux. Plus de 228 espèces ont été signalées sur la Rance maritime, 176 sont protégées au niveau national, 47 espèces sont inscrites à la directive oiseaux qui définit les espèces européennes majeures (Sterne pierregarin, Balbuzard pêcheur, etc.). Le territoire présente également 19 des 21 espèces de chiroptères régionales, deux sont d’intérêt communautaire. La loutre terrestre et l’anguille, espèces d’intérêt international, sont également présentes. Concernant la faune maritime, des bancs de dauphins sont souvent observés au large de la côte d’Emeraude et sur les rivages de la Rance.
Le territoire dispose également, notamment du fait de la présence d’un front littoral, de plusieurs espèces florales protégées au niveau régional et national et d’espèces rares et/ou menacées inscrites sur la liste rouge du massif armoricain. Cinq communes du littoral comptent plus de 4 espèces florales protégées au niveau national. 22 communes comptent plus de six espèces rares et/ou menacées inscrites sur la liste rouge des espèces végétales rares et menacées du massif armoricain. L’intérieur des terres présente également des zones floristiquement riches : la moyenne et la basse vallée de la Rance, avec le secteur calcaire des faluns, les environs de Dinan et les débuts de la Rance maritime.
Qui plus est, l’état des connaissances encore hétérogène laisse à penser que la richesse naturelle reste largement sous-estimée.
- PAYSAGE
La façade maritime de la côte d’Emeraude constitue la première richesse paysagère du territoire, avec sa côte très échancrée, succession de pointes en avancée dans la mer et d’anses abritées, de largeur et de profondeur très variables, résultat du travail du vent et des marées sur les rochers.
Cette façade maritime est aussi synonyme d’ouverture « vers l’ailleurs », avec l’activité du port de Saint-Malo et le développement de la navigation de plaisance. Contrastant fortement avec la côte basse et lisse de la baie du Mont-Saint-Michel, ou avec les falaises plus hautes de la baie de Saint-Brieuc, la Côte d’Emeraude a sa physionomie propre.
De la côte de Fréhel à Dinard, par l’alternance de côtes rocheuses moyennes et de côtes basses, la morphologie de la côte conjugue les points de vue dominants et les accès faciles à la mer, propices à la vocation balnéaire. Les pointes offrent des vues extraordinaires en avancée sur l’eau et conservent pour certaines leur caractère naturel, comme au Cap Fréhel, ou à la Garde Guérin et au Nick. D’autres sont habitées, comme la Pointe du Décollé à Saint-Lunaire, ou aménagées (golf de la Pointe de la Haye à Saint-Briac, ou promenade de la Pointe du Chevet à Saint-Jacut-de-la-Mer). Les nombreux replis abritent autant de plages et de villages. Les côtes basses prennent la forme de polders à Saint-Jacut-de-la-Mer, dans la baie de Beaussais, et de dunes dans les anses de Saint-Briac-sur-Mer.
L’autre originalité du territoire tient aux larges estuaires, soumis aux flux des marées, qui prolongent la relation intime à la mer vers l’intérieur des terres.
Au premier rang figure la Rance, accompagnée par le Frémur d’Hénanbihen, l’Arguenon, et le Frémur.
De très nombreux points communs unissent ces estuaires. Les contraintes du milieu ont engendré des pratiques, des habitudes, et des savoir-faire communs. Longtemps, ils ont été utilisés pour moudre le grain, grâce aux moulins à marée, que l’on retrouve sur les quatre fleuves, et les tangues que l’on en extrayait, permettaient d’amender les terres. Les Terre-neuvas en partance pour la Grande Pêche étaient recrutés dans les campagnes aux alentours. Durant cette époque et celle du commerce maritime, l’estuaire de la Rance était le théâtre de multiples chantiers navals en pleine activité. De tout temps, un flux de population circule entre fleuves et continent, bénéficiant des ressources des uns et de l’autre. Une culture littorale commune qui perdure aujourd’hui encore, notamment par la pratique de la plaisance, de la pêche à pieds ou encore d’évènements particuliers (ex. : la Fête des Doris sur la Rance).
Le territoire continental s’organise enfin autour des différentes séquences des vallées fluviales.
Plus on va vers le Sud, plus le paysage rural ouvert, agricole, conserve sa trame bocagère et ses espaces boisés, ainsi que la structure de ses villages, avec leurs églises romanes, leurs calvaires, leurs fours et les façades brutes de l’habitat, qui exposent le substrat géologique de schistes, de calcaire ou de granit. Si la délimitation de la partie continentale du périmètre d’étude ne s’appuie pas sur des limites physiques très marquées, elle procède d’une logique de complémentarité des patrimoines et de l’interdépendance croissante dans le fonctionnement du territoire. Les grands marais d’eau douce et les cultures légumières en plateaux ajoutent leur caractère très spécifique à ces paysages.
- HISTOIRE
Le territoire Vallée de la Rance-Côte d’Emeraude fut le lieu d’un ensemble d’activités artisano-industrielles, développées en relation avec les potentialités offertes par la terre et la mer ou avec l’aménagement du territoire. On y a moulu blé et sarrasin grâce aux moulins à eau et à marée, tissé chanvre et lin, construit des bateaux, fabriqué du papier, tanné des peaux, récolté du sel, cuit du sucre, brassé de la bière, produit de la chaux et des briques… Tout cela était le fruit du labeur quotidien d’hommes, de femmes et d’enfants fondus dans une communauté rurale forte.
Le territoire Vallée de la Rance-Côte d’Emeraude est également empreint de l’histoire de la « Grande Pêche » dans les bancs de morues de Terre-Neuve, au large du Canada. Pendant plusieurs siècles, la Rance fut la zone d’embarquement de centaines d’hommes et de navires. Mais le recrutement des « Terre-Neuvas », ces marins-paysans partis pour une dangereuse saison de pêche de six à sept mois, laissant à leurs femmes le soin d’assumer le travail de la terre en leur absence, ne se limitait pas à Saint-Malo, Cancale et la Rance : les hommes étaient recrutés jusque dans les villages les plus au sud et à l’ouest du territoire : Matignon, Plancoët ou encore Dinan et Evran. Aujourd’hui, le patrimoine légué est tant matériel (exvoto, objets …) qu’immatériel (mémoires, fêtes, savoir-faire pour la fabrication du « Doris », bateaux traditionnels…).
Ce lien entre terre et mer se retrouve encore dans l’histoire des explorateurs et capitaines célèbres du territoire, qui ont contribué à faire de l’ensemble Vallée de la Rance-Côte d’Emeraude une « terre de découvreurs », à l’instar de Jacques Cartier, découvreur du Canada, ou Robert Surcouf, intrépide corsaire… Tout comme les Terre-neuvas, les équipages des bateaux affrétés pour la Course provenaient des terres des bords de Rance et des terres intérieures.
Rappelons également l’attachement de François-René de Chateaubriand sur ce territoire. L’écrivain, qui a passé une partie de sa jeunesse à Plancoët, à Saint-Malo, mais aussi à Dinan, où il a étudié au collège des Laurents, nous laisse des traces de son passage dans les éléments bâtis de notre territoire, sur terre comme en mer, comme en témoignent le château de Combourg, aux portes du territoire, ou son tombeau sur l’île malouine du Petit Bé.
CONTACT – COEUR Emeraude – 4 allée du Château – Léhon – 22100 DINAN – contact@pnr-rance-emeraude.bzh – 02.96.82.31.78