Éduquée dès l’enfance à l’esthétique du corps par la pratique poussée de la danse , de la chorégraphie et de la gymnastique artistique, puis par l’enseignement de celles-ci, je trouve aujourd’hui dans ma pratique de la sculpture une sorte de continuité de ces influences.

Continuellement en quête de la “juste position”, j’aborde de façon intuitive et innée l’expression des corps dans mon travail, non pour en exhiber la joliesse, mais bien pour exprimer les intentions, les énergies qui les habitent, leurs états intérieurs. Je cherche à donner à sentir ce qui vibre en nos individualités et ce qui sous-tend nos relations. Je cherche l’effet miroir de nos intériorités.

De nature plutôt contemplative, je restitue par mon travail mural sur le fil de fer, la poésie simple et nue que m’inspirent les horizons, les jardins, la végétation, … tout ce qui constitue notre environnement naturel et que nous mettons à mal avec nos pratiques industrielles irréfléchies.

Des fleurs, oui, comme pour dire “Attention !”, comme un ultime regard sur ce qui risque de n’être bientôt plus si nous n’y prenons garde. Une invitation à contempler et à prendre conscience qu’un retour à la simplicité est un apaisant chemin.

Christine

 

Depuis des années Christine Lemaire se confronte à la dureté du métal pour en extirper personnages, objets ou  « lieux »… Un long travail d’approche et de conquête de la matière auquel s’est ajouté une minutieuse recherche d’expressivité sobre. Seule ne semble plus la préoccuper que la présence dans l’espace des ses œuvres.
Ses œuvres, légères, entièrement linéarisées, jetées avec un sens inné du mouvement aérien, sur des courbes souples, des obliques, semblent défier l’apesanteur. Ici un couple de femmes en confidences, on jurerait les entendre…, là un personnage enveloppé d’une cape que le vent chahute, ailleurs un homuncule batifolant au sommet d’une tige que balance la moindre brise… comme une provocation à la dureté du matériau !
Et puis à l’opposé, puissamment ancrées dans le sol, comme accroupies aux confins du désert, ses forteresses pointant vers le ciel leurs puissantes tourelles. Ne présentant de leur intériorité que leurs toits irréguliers, leurs murs lisses et pourtant burinés, sans aucune fioriture et de plus en plus « aveugles », elles appellent au mystère.
Métallière de talent, constructrice de vieux aciers, Christine Lemaire a une façon bien à elle de créer une poétique de l’être et du paraître, soumis à sa connaissance intuitive du matériau dompté par un savoir faire infaillible. Une vision globale de l’existence exprimée par l’artiste au travers le contraste de ses voies de recherche, offrant ainsi un équilibre subtil entre légèreté et force.

 

J. Rivais,
Critique d’art
Pour les E.V.A. 2015

 

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