Parc Naturel Régional des Baronnies Provençales
575 route de Nyons
26510 SAHUNE
Tel : 04 75 26 79 05
https://www.baronnies-provencales.fr
Bienvenue dans les Baronnies provençales
Entre Vercors, Drôme, Mont Ventoux, préalpes et vallée de la Durance, les Baronnies provençales forment un lieu demeuré longtemps méconnu, car situé à l’écart des grands axes de circulation, longtemps retiré car pourvu d’un relief exagérément tortueux et labyrinthique. Ce massif calcaire d’altitude moyenne, vestige d’un ancien fond marin à la géologie originale et aux formes impressionnantes, s’est trouvé de tout temps aux confins et à la frontière d’influences multiples.
Les Baronnies provençales, un lieu d’exception
Traversées par la limite septentrionale de présence de l’olivier, cultivé ici depuis l’antiquité, les Baronnies sont authentiquement provençales. Mais c’est une Provence montagnarde, une Provence en mosaïque, sans cesse atténuée ou affirmée en fonction de l’altitude et de la latitude.
Arpentez l’adret des montagnes, au sud, et vous traverserez des garrigues de thym, de lavande, des bosquets de chênes verts, des pelouses arides jadis parcourues par les troupeaux, des forêts de chênes blancs, de buis, de plus en plus gagnées par les pins. Basculez de l’autre côté, à l’ombre des ubacs, et ces pentes, exposées au nord, prendront aussitôt un caractère plus boréal, couvrant les chemins de la fraîcheur de hêtraies plus profondes. Pays calcaire fragmenté en tout sens, mais au sous-sol généreux gardant l’eau, les Baronnies n’ont pas la monotonie ni la sécheresse d’autres plateaux méridionaux. C’est un véritable puzzle paysager.
Un peu d’Histoire
Aujourd’hui à cheval entre les Départements de la Drôme et des Hautes-Alpes, les Baronnnies provençales ont été jadis disputées par le Comte de Provence et le Pape au sud et le Dauphin au nord. Mais, du fait de la rudesse de ses montagnes et de son climat, l’isolement relatif des Baronnies a aussi représenté une garantie pour la préservation de son autonomie. Forteresse naturelle hérissée de plusieurs dizaines de châteaux et de sites fortifiés, les Baronnies furent, au Moyen Age, la possession d’une famille élargie de « barons » indépendants ne répondant qu’à l’autorité directe de l’Empereur, et divisée en plusieurs branches, appelées du nom de leur fief, les “Mévouillon”, les “Montauban” ou les “Mison.
Ouvertes sur les piémonts de l’Ouest et de l’Est, Nyonsais ou vallée du Buëch, les Baronnies provençales bénéficiaient de contacts étroits et d’échange multiples avec l’extérieur. L’ancienneté d’un itinéraire, qui traversait le massif en reliant le Languedoc et le Comtat Venaissin à l’ouest à l’Italie à l’est par le col de Larche ou du Montgenèvre, atteste de cette ouverture vers l’extérieur. L’autonomie perdue des barons au début du XIVe siècle put réapparaître ponctuellement, notamment durant les guerres de religions du XVIe siècle, qui virent les Baronnies provençales se transformer un temps en vaste bastion protestant.
Région de passage et d’habitation dès le néolithique, riche en nombreuses traces d’habitation et d’exploitation à l’âge du fer, ancien territoire des Voconces précocement romanisé, les Baronnies provençales furent aussi une région de rencontre entre les cultures. On retrouve son caractère méridional, entre autres, dans l’architecture rurale avec l’usage de la tuile canal, dans la culture des plantes aromatiques ou de l’olivier, mais on peut y déceler aussi des influences plus septentrionales et montagnardes dans le dialecte notamment.
Les Baronnies provençales, n’ont jamais été un lieu totalement « désert ». Territoire oublié par l’industrialisation du XIXe siècle, voué à à polyculture et à l’élevage, les Baronnies provençales ont longtemps conservé les formes traditionnelles des sociétés rurales, rythmées, jusqu’au milieu du XXe siècle, par les travaux agricoles, les marchés, la vie des bourgs, si bien décrite par Barjavel, natif de Nyons.
Les évolutions de l’agriculture, récentes mais marquées, ont depuis quelques décennies modifié considérablement les paysages et les terroirs. La mécanisation a fait disparaître nombre de haies. Les antiques canaux ont été abandonnés ou remplacés par l’aspersion. Les terrasses en pierres sèches, sur les coteaux bien exposés et dévolus à la vigne ou à l’olivier, ont été abandonnées. La forêt, avançant sur des terrains parcourus par de trop rares troupeaux, la vie des hommes s’est repliée sur les fonds de vallée. Les terrains, jadis domestiqués y compris en altitude, s’enfrichent, conférant désormais à la région, dès qu’on quitte les fonds de vallées cultivéss, le caractère pittoresque d’une région sauvage.
Les Hauts Lieux
Dans la succession des crêtes et des sommets dans les bleus de l’horizon, par rapport aux immensités des plateaux soustraits au regard quotidien depuis les fonds de vallées, dans le dédale des vallons, des gorges et des plis des Baronnies provençales, ou tout simplement par différence avec le paisible paysage de campagne provençale bordant les villages, certains lieux, certains passages, certains reliefs, certaines formes ou édifices se font remarquer, découpent des silhouettes pittoresques, impressionnent par leur stature, leur puissance, leur situation. D’une manière ou d’une autre, ce sont des « monuments » : naturels ou humains, minéraux, végétaux, ou construits, ils incarnent de manière visible la mémoire des lieux, ils frappent les sens et restent en mémoire du visiteur.
Un patrimoine remarquable
Le paysage n’est donc pas homogène, certains de ses patrimoines sont remarquables plus que d’autres, que ce soit par leur valeur historique ou scientifique particulière, la place qu’ils tiennent dans la culture locale ou dans les points de vues sur le paysage, le rôle de « vitrine » qu’ils peuvent tenir, concentrant et résumant le caractère du territoire tout entier.
Ces « hauts-lieux », qui méritent une attention particulière en matière de connaissance, de préservation ou de reconnaissance scientifique, culturelle et touristique, ne sont en général pas disséminés au hasard. Des logiques géographiques, inhérentes aux formes du territoire, ou historique, contrôlent et expliquent leur répartition dans le territoire. Ces fils conducteurs peuvent être des axes naturels (failles géologiques, gorges, rivières, anciens chemins, voies de transhumance), des critères religieux ou politiques hérités du passé, des logiques agraires ou pastorales (successions et réseaux d’édifices religieux, de châteaux, zones de pâtures, microclimats ou sols favorables à certaines cultures…). Souvent, tous ces critères s’entrelacent et concourent à réunir en des lieux précis des éléments singuliers.
Parmi ces fils conducteurs, les routes et anciens tracés de voyage sont un élément important dans les Baronnies provençales, pays cloisonné où se déplacer a toujours été « toute une histoire ». Deux axes notamment voient s’enchaîner et mettent en scène des chaînes de lieux et d’édifices remarquables. De Nyons à Serres, l’ancienne route de l’Espagne à l’Italie, ouverte au XIXe siècle à grands effort sur les traces de l’ancienne voie romaine et des chemins médiévaux, traversant de part en part la moitié nord des Baronnies provençales, permet, de l’ouest à l’est, de remonter les temps géologiques, en parcourant une alternance de cluses, de gorges (celles de l’Eygues notamment), de vastes bassins (Rosanais), rythmés par des villages, nichés ou perchés, les ruines de donjons, de monastères.
Dans la partie sud des Baronnies provençales, de Buis-les-Baronnies à Eyguians, l’ancienne « route des Princes d’Orange » permet de passer du bassin versant de l’Ouvèze à celui du Buëch, par la succession de hautes vallées, le long de routes plantées de tilleuls. Au coeur du parcours, le visiteur marquant la pause au col de Perty peut découvrir un des plus beaux panoramas des Alpes du sud, embrassant d’un regard l’horizon du Mont Ventoux jusqu’au Dévoluy et aux Écrins.
Deux des plus grandes et plus riches de ses gorges ont fait l’objet d’un premier programme d’étude et d’action : les gorges de l’Eygues à l’ouest dans la Drôme, entre Sahune et Saint May, et les gorges de la Méouge à l’est, dans les Hautes Alpes, entre Châteauneuf-de-Chabre et Barret-sur-Méouge. L’étude de la toponymie et de l’occupation ancienne des lieux par un historien, l’étude par un paysagiste recensant les édifices et points de vues, ainsi que les impacts des aménagements routiers modernes, un séminaire de spécialistes des cultures en terrasse, des premiers réaménagements patrimoniaux dans la Méouge, un projet d’association pour la reprise de la culture de l’olivier dans les gorges de l’Eygues, ont ainsi déjà été menés.
Conscient de l’importance de ces patrimoines remarquables, le Parc des Baronnies provençales a proposé, dans sa Charte, un schéma de préservation et de valorisation des patrimoines bâtis, autour de deux orientations majeures et de sites emblématiques.
Le poids de l’histoire médiévale et du perchement de l’habitat dans ce territoire de montagne a abouti à la reconnaissance d’un certain nombre de sites perchés remarquables, comme le château de Cornillon-sur-l’Oule (Drôme), le château et le vieux village d’Arzeliers à Laragne-Montéglin (Hautes-Alpes), le vieux village de Béconne à la Roche-Saint-Secret-Béconne (Drôme), l’église et le vieux village de St-Cyrice à Etoile-Saint-Cyrice (Hautes-Alpes), la château de La Roche-sur-le-Buis (Drôme).
D’autres sites, compte tenu de la densité des patrimoines remarquables qu’on y trouve, ont été reconnus comme “sites à fort caractère patrimonial”. Il s’agit notamment de villes et bourgs anciens, comme les vieilles villes de Serres et d’Orpierre dans les Hautes-Alpes, ou de Nyons, de Buis-les-Baronnies, de Taulignan ou du village de Saint-Euphémie-sur-Ouvèze dans la Drôme. D’autres ont également été reconnus au regard de leur intérêt archéologique, comme le site de la Bâtie-Montsaléon (Hautes-Alpes, vestiges de Mons Seleucus, agglomération gallo-romaine à vocation religieuse) ou celui de l’abbaye de Clausonne au Saix (Hautes-Alpes).
Pour chacun de ces sites, le Parc s’engage, pendant la durée de la Charte, à accompagner les propriétaires, généralement publics, ou les associations chargées de leur animation, dans des actions destinées à mieux connaître, préserver, animer et valoriser ces patrimoines.
Les Baronnies provençales ont toujours été densément occupé depuis la préhistoire, mais c’est la féodalité en particulier qui a profondément marqué ses villages, ses bourgs et ses villes. Les familles qui dominent alors la région, les Mévouillon, les Montauban et leurs alliés, organisent un réseau cohérent de châteaux et de villages fortifiés. Elles unifient ce territoire qui garde encore la mémoire de ces seigneurs, élevés au rang de barons. Il résulte de cette histoire féodale et militaire un héritage patrimonial qui contribue à l’identité des Baronnies provençales : le moindre village conserve les restes de son château, d’une église romane, de fortifications, mais aussi de patrimoines qui montrent le patient travail, au cours des siècles, de ses habitants pour valoriser, dans sa totalité, un terroir de moyennes montagnes sèches. Terrasses, cabanons, bergeries d’altitudes permettent de constater que ce territoire a été constamment valorisé, depuis les vallées jusqu’aux pâturages d’altitude.
Aujourd’hui, depuis quelques décennies, avec la mutation voir la fin de la société rurale, avec l’avènement d’autres logiques économiques, de celle fondé sur les déplacements en voiture, avec la standardisation de l’habitat, les lieux de vie ont, ou commencent pour certains, à changer de visage. Les structures anciennes se dispersent, l’urbanisation moderne vient parfois se poser en totale contradiction avec les logiques d’implantation héritées de l’histoire, au risque de nuire au caractère du pays, pourtant si précieux aux yeux des habitants et pour l’activité touristique.
Face aux mutations des villages et de l’urbanisme, le Parc a choisi d’accompagner élus et habitants pour leur permettre de disposer d’outils et de connaissances susceptibles d’innover tout en respectant le caractère du territoire.
Une biodiversité exceptionnelle
Dans les Baronnies provençales, grâce aux climats méditerranéens et alpins, on peut voir une diversité floristique et faunistique exceptionnelle.
Le relief joue un rôle également très important avec de forts effets adret-ubac. Les versants sud (adret) accueillent des espèces méditerranéennes tandis que les espèces à affinité montagnarde voire alpine préfèrent s’établir sur les versants nord (ubac).
Les Baronnies provençales, c’est donc avant tout une mosaïque d’habitats naturels où les différentes espèces végétales et animales remarquables se reproduisent, se reposent, s’alimentent et/ou transitent… Cette richesse naturelle d’exception est également révélée par la présence de nombreux zonages tels que les Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF), Natura 2000, Espaces Naturels Sensibles… Ces zones naturelles n’en sont pas moins « imbriquées » dans des zones cultivées et habitées. Certaines d’entre elles nécessitent la présence d’une activité humaine pour conserver leur intérêt écologique (ex : fauche des prairies, pâturage sur des pelouses calcaires, etc.).
Quant à la faune, de très nombreuses espèces s’y établissent pour y effectuer une partie ou la totalité de leur cycle biologique, ce sont aussi bien des oiseaux (Pie-grièche écorcheur, Fauvette passerinette, Huppe fasciée, Chouette chevêche, Torcol fourmilier, Moineau soulcie, etc.), des reptiles (Lézard ocellé, Couleuvre à échelons, etc.), des insectes (Magicienne dentelée, Mante religieuse, Empuse …), des mammifères.
Ici, biodiversité rime aussi avec agriculture, puisque les Baronnies provençales font partie d’un des réservoirs de plantes messicoles les plus importants de France.
Une faune très variée peut s’observer avec plus ou moins de patience ou de chance dans nos forêts ou à leurs lisières comme certains oiseaux (Pic épeiche, Mésange bleue, Pigeon ramier, Epervier d’Europe, Vautour moine seul vautour à construire son nid à la cime d’arbres, etc.), insectes (Lucane cerf-volant, Rosalie des Alpes, etc.), mammifères (Cerf, chauves-souris comme la Barbastelle ), amphibiens (Salamandre, etc.), etc.
Ces zones accueillent une flore de très grand intérêt comme la Saxifrage du Dauphiné, le Chou des montagnes, le Genévrier de Phénicie, pour ne citer qu’eux. Chamois, Vautour fauve, Vautour moine et Vautour percnoptère s’y côtoient, Tichodrome échelette, Grand duc, Faucon pèlerin, Molosse de Cestoni … sont autant d’espèces y trouvant abris et lieux propices pour s’y alimenter ou s’y reproduire.
Ces rivières hébergent la Truite fario, le Barbeau fluviatile, l’Ecrevisse à pattes blanches notamment, espèces caractéristiques de milieux aquatiques de très bonne qualité. En bordure, les ripisylves (ou forêts rivulaires) sont constituées de saulaies, de frênaies et/ou d’aulnaies et autres plantes verdissant les berges. C’est dans ces milieux que vous pourrez apercevoir de nombreux insectes comme des libellules aux couleurs vives (Agrion de Mercure, Sympétrum du Piémont, Calopteryx vierge …) et aussi le très célèbre Castor.
L’Epipactis des marais belle orchidée blanche, l’Azuré de la Sanguisorbe petit papillon bleu, la Serratule à feuilles de chanvre d’eau Asteracée violette sont parmi les espèces s’étant établies sur certaines prairies humides de notre secteur.
Il va donc sans dire que ce patrimoine naturel d’exception mérite d’être respecté.
Nous sommes tous des acteurs de la protection de notre environnement !
Évitez de cueillir les plantes sauvages : certaines d’entre elles sont protégées
Soyez respectueux de la végétation terrestre et aquatique
Évitez de randonner dans le lit des cours d’eau
Soyez respectueux de la tranquillité du lieu où vous vous promenez, évitez de crier et n’utilisez pas d’instruments ou d’appareils sonores (radio, etc.), par respect pour les autres usagers mais aussi pour la quiétude de la faune, notamment en périodes de reproduction et d’hivernage où les animaux sont beaucoup plus vulnérables
Surveillez votre chien et tenez-le en laisse : il risque de déranger, voire mettre en péril, certains animaux (abandon de nid, stress…) et risque de perturber certaines activités économiques (pastoralisme, etc.)
N’abandonnez pas vos déchets dans la nature y compris ceux mentionnés comme « bio-dégradables »
N’allumez pas de feu (feux de camp, barbecue, etc.) et ne jetez pas de mégots de cigarettes dans la nature, des incendies pourraient se déclencher et vous éviterez par la même occasion de polluer le site
Sachez limiter la cueillette des fruits sauvages ou des champignons à de petites quantités (usage familial) et veillez à respecter la propriété privée
Veillez à rester sur les chemins carrossables si vous utilisez des véhicules motorisés (sauf ayants droits)
Les chemins nous parlent https://www.baronnies-provencales.fr/les-chemins-nous-parlent/
Après plus de 2 855 km parcourus, 54 h d’enregistrements et plusieurs mois de montage, le réseau des Parcs naturels régionaux de Provence-Alpes-Côte d’Azur dévoile le projet « Les chemins nous parlent », une série de 18 podcasts originaux, 2 par Parc, pour découvrir les patrimoines de ces territoires ruraux d’exception.
Réalisés par Chloé Sanchez – Corps Sonore, ces podcasts immersifs nous font découvrir des sons, des voix, des histoires captés en Camargue, dans les Alpilles, le Mont-Ventoux, le Luberon, les Baronnies provençales, la Sainte-Baume, le Verdon, les Préalpes d’Azur et le Queyras.
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